De nombreuses collectivités font face à des décisions importantes et complexes concernant la gestion des bâtiments publics. Rénovation, changement de chaudière, autant de problématiques qui doivent prendre en compte l’inflation des prix de l’énergie. La question du développement durable et de la préservation de l’environnement sont aussi à prendre en compte. Le développement de la filière méthanisation et de biogaz entre ainsi dans leur réflexion, notamment lors d’un projet de changement de chaudière.
Le renouvellement des chaudières fioul interdit
La France est dans une démarche de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Cela passe notamment par la limitation de l’utilisation des énergies fossiles, non renouvelables. La règlementation TE2020, interdit l’installation neuve et le renouvellement des chaudières fioul. Si dans un premier temps, cette nouvelle norme ne concernait que les maisons individuelles et les logements collectifs, les bâtiments publics sont désormais concernés.
Les collectivités qui souhaitaient remplacer ou installer ce type d’installation, doivent revoir leur plan et imaginer de nouvelles solutions. C’est ce que nous montre l’exemple de la commune de Satolas-et-Bonce qui a fait le choix de changer sa chaudière.
L'exemple de la commune de Satolas-et-Bonce
Début 2023, six bâtiments communaux de Satolas-et-Bonce sont encore chauffés au fioul. Or depuis le 1er juillet 2022, le remplacement de ces chaudières est interdit. La commune réfléchie alors à la rénovation de ses systèmes de chauffages et réalise un comparatif entre énergies. Ce dernier intègre les coûts d’investissement et d’exploitation. Au vu des résultats, le choix final se porte sur le gaz.
Sur la commune, le gaz est présent mais uniquement sur la zone industrielle de Chesnes, à environ 3 km du centre village. Le raccordement à ce réseau pour chaque bâtiment avait déjà été étudié plusieurs fois, mais conduisait à un reste à charge trop élevé pour la commune.
Dans ce même laps de temps, en mars 2023, est inauguré le méthaniseur de Saint-Quentin-Fallavier. Damien Michallet, Maire de Satolas-et-Bonce, profite de cette occasion et demande une étude sur un possible raccordement conjoint des six bâtiments à ce méthaniseur.
Le coût total des travaux est estimé à 2,8 M€ pour installer 3,4 km de réseau de gaz. Le chauffage des six bâtiments permet de financer une grande partie des travaux. Le reste à charge pour la commune s’élève à 136 k€.
« Du bon sens pour notre territoire », a commenté le maire Damien Michallet le 15 mars dernier en mairie. « Et nous pourrions même faire le choix de se fournir en gaz vert, produit en France, notamment par l’entreprise Vial, située à Saint-Quentin-Fallavier » a-t-il précisé.
Grâce à ce projet, la commune a pu raccorder trois autres bâtiments neufs au réseau de gaz : la médiathèque, la salle de danse et le crématorium.
Au-delà des gains d’énergie liés à l’installation d’une chaudière neuve, la commune réduit ainsi ses émissions de CO2.
Pour mémoire, les émissions de CO2 du fioul sont de 324 gCO/kWhPCS, contre 243 gCO2/kWhPCI pour le gaz naturel et 44 gCO2/kWhPCI pour le gaz renouvelable.
TE38, un acteur clé au service des territoires
TE38, dispose de plusieurs leviers et compétences pour accompagner les territoires en matière d’énergie. S’agissant de la distribution en réseau de ces énergies, TE38 exerce la compétence d’autorité organisatrice de la distribution publique de gaz, via des contrats de concession signés avec des opérateurs gaziers (GRDF, GreenAlp, Primagaz) en charge de l’exploitation, de l’investissement pour développer et adapter le service public.
Pour assurer la transition vers la décarbonation et le remplacement du gaz fossile par des gaz renouvelables en particulier via la production et l’injection de biométhane, les infrastructures doivent désormais remplir la fonction de collecte de la production parfois éloignée des réseaux existants (raccordement) et d’accueil des énergies produites (renforcement).
TE38 s’appuie sur son expérience locale en la matière pour proposer des améliorations des dispositifs notamment sur le financement des renforcements. Conscient de la nécessité d’impliquer les territoires le plus en amont possible pour créer les conditions de faisabilité et d’acceptabilité, TE38 met à disposition un guide pratique de la méthanisation et participe au comité de suivi des projets départementaux.
En qualité d’acheteur pour le compte de 134 membres regroupant plus de 1 000 sites, TE38 propose une « offre de biométhane ». Le potentiel de méthanisation a été estimé à 32 GWh/an sur le territoire des communes limitrophes de Satolas-et- Bonce (sept communes de l’ancien canton de la Verpillière), la commune est proche (3 km) du site de production « vial biomethane » ayant une capacité de production de 9 GWh/an.
Ce sujet peut également vous intéresser :