Depuis Janvier, le monde fait face à une hausse conséquente du prix du gaz. Plusieurs facteurs d’ordre mondial, européen et français expliquent ce phénomène.
Quand la demande dépasse l'offre
Le pic de la crise sanitaire étant passé, la reprise économique a relancé le marché du gaz. À sa tête, la Russie, productrice majeure, instaure des tarifs différentiés auprès de ses acheteurs qui se disputent la quantité disponible.
De ce fait, les tensions entre l’Asie et l’Europe s’accentuent :
- D’un côté, la relance économique asiatique implique une demande plus importante en gaz. De plus, le continent est prêt à acheter de l’énergie à n’importe quel prix pour répondre aux besoins de consommation.
- De l’autre côté, les changements climatiques (notamment les hivers plus froids), impliquent une demande en gaz croissante en Europe. Aussi, les stocks plus bas que la moyenne et l’augmentation du prix du transport maritime expliquent la hausse du prix du gaz.
… et que les objectifs européens impliquent l’augmentation de la consommation de gaz,
La Commission Européenne, notamment en charge de la politique énergétique, fixe des objectifs de réduction de C02 aux horizons de 2030, 2040 et 2050. Pour arriver à ces objectifs, l’institution a décidé d’augmenter les prix carbones.
Face à la situation, pour produire de l’électricité, les pays peuvent saisir des solutions alternatives en choisissant d’utiliser du gaz – au détriment du charbon car moins polluant – qui permet d’atteindre ces objectifs fixés.
Alors quelles sont les conséquences en France ?
En France, 99% du gaz consommé est importé. L’hexagone est donc dépendant d’une offre externe.
De plus, les usagers ont le choix entre deux offres tarifaires : les offres de marchés et les TRV (Tarifs Réglementés de Vente).
- Dans le premier cas, l’offre est choisie par le consommateur. Son coût varie selon divers critères comme le type de tarif (fixe ou indexé), le niveau de service client ou encore sa grille tarifaire. Les tarifs des offres de marché se positionnent au niveau au-dessus ou en-dessous du tarif réglementé. Ce qui est à retenir, c’est que les grilles tarifaires de ces offres ne sont pas contrôlées par un organisme d’État, mais par le fournisseur lui-même.
- Dans le second cas, c’est la Commission de Régulation de l’Énergie (C.R.E) qui fixe les Tarifs Réglementés de Vente et les révise tous les mois. Le prix des TRV dépend des coûts de production, d’acheminement et de commercialisation et n’est donc pas librement fixé par le fournisseur.
Le saviez-vous : Les tarifs réglementés de vente de gaz prendront fin le 30 juin 2023 pour les particuliers et les copropriétés. Pour les autres, la fin des TRV est déjà effective depuis plusieurs années.
Or, depuis plusieurs mois maintenant, les factures (offres de marché et TRV) ne cessent d’augmenter et inquiètent les particuliers et les industriels.
Par conséquent, suite à la dernière hausse du prix du gaz naturel aux tarifs réglementés intervenue le 1er octobre dernier de 12,6%, le gouvernement français a annoncé de nouvelles mesures. Parmi celles-ci, un gel des TRV gaz annoncé par Jean Castex tout au long de l’année 2022.
Le saviez-vous : Une aide exceptionnelle de 100 euros sera également envoyée automatiquement entre décembre et février à 38 millions de français gagnant moins de 2 000 € net par mois.