En 2007, le Grenelle de l’Environnement introduisait un nouvel engagement gouvernemental : la création d’une « trame verte et bleue » afin de permettre à la faune et à la flore de vivre et se déplacer, dans leurs milieux naturels selon leurs besoins (reproduction, nourriture, répartition géographique suite aux changements climatiques, etc.). Découlant de cette trame, la trame noire fait actuellement l’objet de beaucoup de réflexions quant aux dispositifs d’éclairage public. Zoom sur les enjeux liés à ces 2 trames.
Aménagements du territoire : les enjeux de la trame verte et bleue
Les réseaux écologiques composés des réservoirs de biodiversité reliés entre eux par l’intermédiaire de corridors, permettent de garantir la perméabilité des espaces nécessaires au développement et aux déplacements de la faune et la flore.
L’urbanisation, la construction d’infrastructures comme les routes, ou encore les voies ferrées réduisent la surface d’espaces naturels et fragmentent les réseaux écologiques, limitant ainsi les possibilités de déplacement des espèces.
Pour lutter contre la fragmentation des habitats, préserver et restaurer les continuités écologiques, et prendre en compte le fonctionnement écologique des écosystèmes dans l’aménagement du territoire, le Ministère de l’écologie a défini une trame verte et bleue lors du Grenelle de l’environnement (2007).
Si la Trame verte et bleue ( « verte » pour les milieux naturels et semi-naturels terrestres et « bleue » pour les milieux aquatiques et humides) concerne toutes les continuités écologiques, concrètement elle a souvent été envisagée essentiellement pour les espèces diurnes (c’est-à-dire les espèces qui ont leur activité vitale majoritairement le jour). Ainsi, afin de mettre l’accent sur les spécificités de la fragmentation des habitats par les éclairages artificiels durant la nuit, une nouvelle trame a émergé : la « trame noire » pour les milieux présentant un niveau d’obscurité propice à la biodiversité nocturne.
Éclairage public : les enjeux de la trame noire
La trame noire a donc vocation à préserver l’ensemble des espaces qu’il est nécessaire de conserver à l’abri de la lumière artificielle pour permettre aux espèces nocturnes de réaliser leur cycle de vie.
En effet, en plus de masquer la voie lactée, la lumière artificielle génère des nuisances lumineuses pour la biodiversité :
- Éblouissement
- Attraction (des oiseaux peuvent entrer en collision avec des poteaux lumineux)
- Répulsion (engendrant la diminution de l’espace de l’habitat)
- Perturbation du rythme biologique (la lumière servant de synchronisateur)
- Etc.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Si le terme « pollution lumineuse » est aujourd’hui largement utilisé, d’un point de vue scientifique on parle plutôt de « nuisances lumineuses » (car l’impact de la lumière artificielle à lieu à l’instant T).
Température de couleurs, extinctions nocturnes, horloges astronomiques, suppression de points lumineux, etc. des moyens existent pour réduire les nuisances lumineuses et les initiatives ne manquent pas dans le département isérois.
Préservation de la Biodiversité : les actions de TE38
Soucieux de limiter les nuisances lumineuses, préserver la biodiversité et la qualité du ciel nocturne, tout en apportant un éclairage de qualité, TE38 intègre toutes ces dimensions dans ses projets et a noué différents partenariats pour soutenir les démarches allant en ce sens, pour tendre vers un éclairage efficace, durable et respectueux.
Par exemple, dans le cadre de la subvention apportée par TE38, la LPO a renouvelé son appel à projet auprès des communes ayant transféré la compétence éclairage public à TE38 pour effectuer des études sur l’impact de l’éclairage public sur les chiroptères et ensuite présenter des actions possibles à mettre en œuvre par TE38.
TE38 a également apporté son soutien dans l’élaboration de 2 guides rédigés par les parcs naturels régionaux de Chartreuse et du Vercors.
Fin 2021, TE38 a établi une feuille de route, votée à l’unanimité par les élus, donnant des pistes de réflexion sur des actions opérationnelles claires pour être en capacité de mener une transition énergétique conjointe, fiable et durable sur tout le territoire isérois. Avec des objectifs ambitieux jusqu’à l’horizon 2026, ainsi qu’un fort accent sur les rénovations énergétiques, les énergies renouvelables, la mobilité décarbonée et la biodiversité, TE38 entend mener une politique de gestion responsable des énergies. L’accompagnement d’études trame noire est d’ailleurs une action en cours d’étude.
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